Le 24 septembre 2015 à Sainte-Lucie-di-Tallano en Corse.

Il faut savoir que dans plusieurs villages en Corse, les chiens ne sont pas attachés ou en enclos. Ils sont laissés libres d’aller où ils le veulent.

Un matin pluvieux, j’ai décidé de ne pas faire de randonnée. Je devais quand même quitter le gîte car les gîtes d’étape pour randonneurs ferment dans la journée pour rouvrir que vers 16h00. Je me suis donc rendue dans un autre village et en attendant que le gîte ouvre ses portes, je me suis mise à l’abri de la pluie dans un petit portique qui jouxtait la maison.  Dans ce lieu, un chien était couché et il est venu tout de suite me voir lorsque je lui parlé et il semblait content de voir quelqu’un.

La pluie s’est arrêtée et j’ai décidé d’explorer le village. Le chien m’a suivi. Il avait à peine 2 ans et on pouvait s’apercevoir qu’il n’avait pas reçu vraiment d’éducation car il restait au milieu de la rue quand une voiture arrivait et ne semblait pas du tout stressé ni pressé de se tasser….

Le lendemain, je partais pour une randonnée de 6 heures. Il était couché près du gîte. Aussitôt qu’il m’a aperçu, il a commencé à me suivre.  Après quelques kilomètres, je me disais qu’il retournerait au village et lui disait - retourne à la maison - mais il a continué à me suivre. Plusieurs fois, au cours la randonnée, il partait en avant et revenait me trouver. Au bout de trois heures, je me suis arrêtée dans un village pour manger et il est resté sur la terrasse à m’attendre et il y avait également un bol de nourriture près de la porte.  Il s’est rempli la panse et s’est étendu au soleil.  J’étais certaine qu’il resterait là mais lorsque j’ai repris mon sac à dos pour partir, il semblait content qu’on reparte. À plusieurs occasions, lorsque je m’arrêtais pour boire ou pour me reposer, il venait se coucher près de moi et mettait sa tête sur ma cuisse et me regardait avec tellement de confiance que mon coeur fondait… J’ai décidé de l’appeler Corsico !!

Plusieurs fois, on a rencontré des cochons sauvages et comme il était curieux, il s’approchait mais les cochons se retournaient et essayaient de le charger.  Il se sauvait en couinant de peur, ce n’était pas le plus brave des chiens, même avec les autres chiens que l’on rencontrait aux abords des villages, il était dans une attitude de soumission.  Jamais je ne l’ai entendu japper ou grogner.  Il était très doux.

Lorsque je suis arrivée à destination, le gîte où je logeait ne tolérait pas les chiens près du gîte. Je suis donc allée au village et pendant que je prenais des photos, des gens se sont approchés pour le caresser et il est resté avec eux. J’en ai profité pour partir.  Je dois avouer que j’avais le coeur gros mais je lui avais dit auparavant qu’il resterait toujours dans mon coeur.

Suzanne, gardienne de chiens pour le Réseau Couette et Croquettes